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Bui blog
28 septembre 2011

Alina Reyes, et la nuit, suite et surtout, fin

Dans " le boucher" , son premier opus-cul, Reyes tente de nous faire croire au droit universel de tout corps à être aimable, quand bien même le corps en question est celui d'un boucher, pouah, servile, pouah, avec un gros ventre, pouah, et l'autre corps celui d'une jeune étudiante aux beaux-arts, ouf, qui n'est donc employée de boucherie que très intérimaire, ouf, car bien sûr si le boucher faisait l'amour avec sa caissière, pouah, qui cela intéresserait-il ? Et allons plus loin, est-il seulement imaginable que le boucher baisasse sa caissière ? C'est à dire, le peuple baise-t-il ? 
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Il semble que dans l'esprit de Reyes, la réponse soit négative. Le boucher ne peut révolutionnairement faire l'amour qu'avec une jeune, partant fraîche et jolie jeune fille un peu artiste et intellectuellement possiblement supérieure au boucher, le pauvre. Il s'agit donc d'une riche jeune fille sexualisant avec un pauvre homme non-jeune. 
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Ce qui en dit très très long sur ce que Reyes a en réalité dans la tête: le populo n'a une intéressante sexualité, intéressante car hors-norme, que lorsque quelqu'un d'un " grade social " supérieur au sien lui fait l'honneur de condescendre à sexualiser avec lui.
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Reyes prétend pourtant nous démontrer la misère sexuelle de la société dans laquelle nous vivons, les corps devenus marchandise publicitaire, jeunes, beaux, lustrés, minces, et partant voudrait dénoncer cet état de fait.
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Or, choisissant un homme présenté comme peu avenant, peu désirable, pourtant pris en compte par une jeune fille, que fait-elle sinon stigmatiser cet homme ? Si elle avait osé, mais elle n'a pas, elle aurait choisi un noir, ou un arabe, ou un SDF, mais elle n'a pas, car l'outrage eût été trop grand, et le risque également. 
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Alors, que nous dit en réalité Reyes ? Elle nous dit qu'un boucher, lui aussi, a droit à faire l'amour avec sinon un top model, du moins l'équivalent d'un. Ce faisant et bien évidemment elle renforce ce qu'elle prétend dénoncer. Comme dans ces livres américains politiquement corrects dans lesquels il est écrit : un Noir, quand bien sûr il n'est jamais écrit : un Blanc. Elle signale ainsi à notre attention la catégorie : boucher à gros ventre servile, et n'en doutons pas, elle a tout plein de catégories de ce genre dans la tête, prêtes à servir.
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Pour en finir une fois pour toute avec ce pensum, il convient de se souvenir des livres de la collection baldaquin, où classiquement, la jeune fille rencontre un homme beau, mystérieux, riche, aventurier, bref hors norme, ce qui fait rêver les ( très ) jeunes filles.
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La littérature de Reyes, destinée aux adultes, sous couvert de dénonciation quasi politique d'une fantasmatique pauvreté sexuelle qu'elle attache très abusivement à un type de physique et un type de catégorie sociale, signant là ce qu'elle est elle-même, sa littérature donc utilisant les mêmes ficelles, n'existe que pour exciter le populo en reproduisant, bien entendu, très exactement les travers pathétiques de la sexualité normée et hiérarchisée et socialement organisée, que dans le même temps elle prétend dénoncer.

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