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10 février 2013

MALI : LA France en guerre pour défendre ses " VALEURS " : illustration


25 novembre 2010

Le sage grec Chilon disait : « Le feu éprouve l’or et l’or éprouve l’homme ». Le dernier documentaire d’Eric Pauporté, Mali d’or, confirme cette maxime. Le cinéaste belge s’est rendu dans le pays d’Afrique de l’Ouest, sur le site minier de Morila. Investig’Action a rencontré Eric Pauporté. Il nous explique comment les multinationales du secteur minier ont les mains libres pour exploiter l’or du Mali dans des conditions insupportables pour les populations locales et l’environnement.

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Le cinéaste Éric Pauporté se rend au Mali en 2005 en territoire Bambara. Il y découvre une gigantesque mine d’or à ciel ouvert, la mine de Morila, exploitée par une filiale à capital partagé entre Randgold Resources et Anglogold Ashanti.
Aujourd’hui fermée, la mine Morila a laissé place à un paysage lunaire : « … La zone d’exploitation a été aujourd’hui laissée à l’abandon. La mine est devenue un immense trou avec à côté des terrils et un grand bassin de traitement des eaux usées. Autour de la mine des dizaines de maisons et des champs à l’abandon. Les gens qui se sont fait voler leurs terres ne les ont jamais récupérées. La compagnie minière avait un plan de fermeture et de réhabilitation du site. »

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Dans le contrat signé avec le gouvernement malien, l’exploitant supposé est Union Minière, compagnie belge qui exploite aussi au Congo. Mais à ce moment-là, Union Minière est nationalisée par Mobutu et la branche commerciale, UMICORE, s’en détache et s’installe à Washington.
Cette séparation est probablement la raison pour laquelle, l’exploitation de Morila passe dans les mains d’Angloglod Ashanti et de Randgold Resources à travers la filiale Morila SA. Angloglod et Randgold sont les branches spécialisées dans l’exploitation minière de deux consortiums financiers : Oppenheimer et Angloamerican.
Le premier est connu pour avoir le monopole de l’extraction de diamants et de l’or en Afrique du Sud. Le deuxième est une major du secteur minier. Etienne Davignon, célèbre figure de la vie politique et économique belge, fait partie de son conseil d’administration.
Étienne DAvignon est une des grosses fortunes de Belgique qui s’est d’abord bâtie avec la colonie au Congo. Il est impliqué dans l’assassinat de Lumumba et la mise en place de Mobutu. Il a participé à la création dans les années 70 du think tank « Groupe de Bilderberg » (pour la création d’une Europe libérale). Il est un des principaux acteurs du dossier Morila et a été à la tête d’Union Minière
Le contrat d’exploitation de la mine Morila porte sur l’or, mais Morila SA exploite aussi du nickel, des platinoïdes, de l’argent… Cela ne fait pas partie des contrats, mais ça fait partie du processus de spoliation dans le sans où l’épuration de l’or se fait en Afrique du sud.
Autre information intéressante : si Anglogold et Rangold ont certes créé Morila SA, c’est la Somadex, une entreprise sous-traitante, qui extraie l’or. Et la Somadex, c’est Bouygues….

Que s’est-il passé avec les populations locales qui vivaient sur le territoire de la concession de Morila ?
Il y avait environ 20.000 personnes sur le territoire concerné. Ce sont des Bambaras qui vivaient et travaillaient ces terres, surtout des agriculteurs et des forgerons.
Entre 1.000 et 1.500 habitants furent directement déplacés mais en tout, 10.000 personnes qui dépendaient de cette zone pour l’agriculture ont perdu leur accès à ces terres.

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il y a eu de nombreux cas d’étourdissement qui ont provoqué des accidents souvent mortels. En effet, le cyanure est un anoxiant qui agit par asphyxie en se fixant sur le sang. Il aura fallu cinq ans pour que l’accumulation des intoxications inquiète les populations et que celles-ci fassent le lien entre leurs problèmes de santé et l’exploitation minière. En mai 2005, à Morila, un homme est mort devant la porte de la mine. Un de trop.

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Ensuite, il s’est avéré que ni les conditions de travail ni le système de prime n’étaient respectées. Et il y avait des problèmes avec les contrats des travailleurs : il y avait plus de 300 contrats falsifiés qui étaient en réalité des contrats d’essai, systématiquement photocopiés.
Les populations locales se sont senties trahies sur toute la ligne par les autorités du pays et par les autorités de la mine.
Mais maintenant que la mine est fermée, elles ne peuvent plus revendiquer leurs droits car elles n’ont plus personne à qui se plaindre : la SOMADEX a disparu et est devenue MARS, pour l’exploitation d’une autre mine. Il n’y a donc plus d’interlocuteur juridique.

http://www.michelcollon.info/Interview-d-Eric-Pauporte-Mali-d.html

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mis en ligne le
7/11/2005

La situation à la date d’aujourd’hui est presque insurrectionnelle à la mine d’or de Morila (plus importante mine actuellement dans notre pays, sa réserve estimée à 120tonnes), où les ouvriers depuis le 5juillet dernier observent une grève. Pour rappel, il y a juste une année, jour pour jour ces mêmes ouvriers avaient observé une grève de 72 heures, avec une seule revendication : le payement de leur prime de rendement qui s’élève à la somme de 17milliards de francs cfa.

A cette revendication qui n’est toujours pas satisfaite, vient s’ajouter une autre qui est la lutte du comité syndical contre une pratique jugée de celle d’une autre époque. En effet, Balamourou Diarra, chef personnel, un Malien de surcroît, à la solde de l’impérialisme et du capitalisme de Anglogold /Rangold, et SOMADEX (Société Malienne d’Exploitation), affiliée à la multinationale française Bouygues. Elle licencie à tour de bras les travailleurs dont les contrats de travail ont été falsifiés pour les transformer en contrat d’essai de six ( 6) mois afin d’échapper à des cascades de procès et des condamnations certaines du Tribunal de Travail. Il faut préciser que certains travailleurs ont plusieurs années de service (entre 4 à 5 années).

C’est le chef du Personnel de la SOMADEX Balamourou Diarra expert en filouterie, qui est l’auteur des contrats falsifiés. Il roule pour la mafia polico-administrative du Mali qui vit des miettes de la corruption et qui cherche chaque jour à négocier une position favorable dans le système de gestion clientéliste et népotiste mis en place par l’Etat et alimenté par les sociétés multinationales qui pillent notre or et détruisent notre environnement.

http://www.millebabords.org/spip.php?article3111

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mines_kalana_mali2

L’engouement français pour une posture martiale s’explique en réalité par les intérêts économiques dans la région, qui contrairement à ce que martèle Paris, sont colossaux.
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Si les intérêts fondamentaux de la France ne sont pas menacés par la déstabilisation du Mali en tant que telle, son basculement sous la domination de forces politiques qui lui seraient hostiles pourrait faire tache d’huile, et gagner des pays aux enjeux autrement plus essentiels pour un grand nombre d’entreprises multinationales. « Les sous-sols de la région sont riches en bassin miniers, gazifières et pétrolifères transfrontaliers », explique Raf Custers, chercheur au Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative (Gresea) spécialisé dans l’industrie extractive. En particulier, le Niger voisin, également aux prises avec une rébellion touarègue, fournit 50% de l’uranium utilisé dans l’hexagone. Afin de sécuriser l’approvisionnement du précieux minerai dont le contrôle relève de la plus haute importance, les forces spéciales françaises se sont de façon surprenante déployées le 23 janvier sur les sites miniers de son principal exploitant au Niger, Areva, où trois travailleurs français avaient été enlevés par AQMI en 2010. La compagnie y réalise de plantureux bénéfices, au prix d’une exploitation sans merci des travailleurs locaux, et d’un faible retour pour l’Etat Nigérien (à qui elle achète l’Uranium à 80 € le kilo, le tiers de son cours mondial) qui contribue à maintenir celui-ci dans la liste des pays les plus pauvres de la planète.

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Pour des raisons tant internes que diplomatiques, l’exécutif français semble s’être accordé pour éluder soigneusement la question des motivations stratégiques et économiques de cette guerre. Et le « désintéressement » de compléter l’« urgence » et la « légitimité » dans le trio de tête du vocabulaire choisi pour justifier l’intervention. Ces maîtres-mots de la communication officielle sont par ailleurs très mollement questionnés par les principaux médias français, peu disposés à écorner outre mesure le storrytelling si fédérateur de la « guerre juste » contre le terrorisme, et qui semblent avoir du mal à prendre la distance nécessaire pour poser les vraies questions. Entre autre manifestation de cette omerta, on notera la cocasse passe d’arme entre le ministre français Bernard Cazeneuve et Gunther Krichbaum, président de la Commission des Affaires européennes au parlement allemand sur France Inter : visiblement peu familier de la lecture du conflit qui domine outre-rhin, ce dernier affirma comprendre la détermination française à sécuriser son approvisionnement d’Uranium au Niger, suscitant la gêne du journaliste et du ministre. « Nous sommes intervenus au Mali pour combattre la menace terroriste, et nous n’avons aucun intérêt économique », corrigea promptement M. Cazeneuve, embarrassé par cette déconstruction si soudaine du discours officiel

http://www.michelcollon.info/Au-Mali-une-lutte-anti-terroriste.html

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